Marsile Treppoz

L'espace d'un souvenir

Démarche artistique

Le souvenir est par essence fragmentaire, mais la peinture permet de fixer un instant du passé, de donner forme à son évanescence. Pour rester fidèle à ce qui fait l’essence même du souvenir, l’image ne doit pas être trop précise ou explicite. Elle doit inviter à une lecture plurielle.

Ma peinture met en scène un chien et les membres d’une même famille dont on ne voit que les jambes et les ombres. L’espace de la piscine se laisse aisément deviner : bassin où marche le chien, dalles illuminées. Cette image nous est apparemment familière.
Cependant, tout en fixant le souvenir fluctuant, elle lui confère une dimension d’étrangeté grâce au cadrage, aux ombres en expansion, aux couleurs indistinctes, à la soustraction de matière.

Bien qu’elle soit une figure familière et un motif récurrent de la peinture, l’image du chien renforce l’impression de mystère. Qui est-il ? Ce n’est pas Cerbère, mais plutôt un guide qui nous fait passer de la mélancolie à une douceur espérée.