Le numéro un français de la piscine investit 25 millions d’euros sur son site industriel dans la Loire. Il automatise des presses à injection, relocalise la petite visserie plastique et étend ses salles de tests.

Un nouveau centre de R&D va pousser sur le site industriel de Piscines Desjoyaux, à La Fouillouse, près de Saint-Etienne (Loire). Le numéro un français de la piscine investit entre 2 et 3 millions d’euros pour étendre ses salles de tests et reloger sa petite trentaine de techniciens et ingénieurs. Propriétaire d’une trentaine de brevets, Desjoyaux consacre peu ou prou 3 millions d’euros par an à sa R&D au tour des matériaux, de la filtration et des systèmes d’assemblage.

Commencé 1’automne dernier, ce chantier sera terminé en fin d’année. Le nouveau bâtiment de 1.500m² intègre un programme plus global de 25 millions d’euros d’investissement. Malgré le ralentissement constaté depuis la rentrée de septembre, cette ETI familiale cotée en Bourse maintient la cadence. Dans l’usine qui emploie 205 personnes 7 jours sur 7, elle automatise sa ligne de presses à injection, «pour réduire la facture énergétique de 30 % »,indique Jean-Louis Desjoyaux, son président, qui vient de clôturer l’exercice 2022 sur un chiffre d’affaires étal, à 160,5millions d’euros, et un résultat opérationnel de 28 millions. L’autre dossier industriel concerne la relocalisation d’une ligne de fabrication et de mise en sachet de la visserie plastique. « Elle nous permet de moins dépendre de nos fournisseurs chinois », dit le dirigeant.  

Augmentation des prix
Sur sa lancée de 2020 et 2021, le marché de la piscine s’est maintenu en 2022 pour Desjoyaux  «grâce aux épisodes caniculaires de l’été », remarque le dirigeant. Mais il a dé croché sur le dernier trimestre en raison de la conjoncture internationale et de l’inflation. La plongée la plus nette concerne l’export, qui représente 40 % des ventes du pisciniste. « En Allemagne, nous sommes à -50 %. Les consommateurs allemands reportent leurs achats. Leurs factures d’électricité ont décuplé en quelques mois », compare Jean-Louis Desjoyaux, qui a augmenté ses prix de 15 % pour compenser la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, notamment les aciers et le polypropylène. Le prochain objectif de l’ETI, qui compte 280 collaborateurs, est de devenir autonome en énergie à partir de 2025, voire positive. Les toits des parkings et des 50.000 m2 du siège social stéphanois seront couverts de panneaux photovoltaïques. Et plusieurs chaudières à bois viendront remplacer l’alimentation au gaz. Le montant des investissements sur ce volet énergétique est en cours de chiffrage. Jean-Louis Desjoyaux espère un rapide retour sur investissement car d’autres industriels de la zone d’activités située entre Saint-Etienne et Andrézieux Bouthéon sont prêts à acheter une électricité plus locale et dont le prix est moins fluctuant ■ Article paru le 31 janvier 2023 dans Les échos
Stéphane Frachet
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