Fondé en 1966, Piscines Desjoyaux est le 1er réseau mondial de construction de piscines enterrées avec 180 concessions exclusives en France et une présence dans 80 pays. Il est l’inventeur de deux concepts majeurs, la filtration sans canalisation et le coffrage permanent actif. Avec près de 25 millions d’euros d’investissement prévus sur son unique site de production ces 24 prochains mois, l’entreprise familiale poursuit son engagement de générations en générations.
Entretien.

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Jean-Louis Desjoyaux, à l’occasion de la publication de résultats 2020/2021 record, vous indiquiez espérer poursuivre sur cette tendance et améliorer la rentabilité du Groupe. Est-ce encore envisageable malgré l’inflation des coûts ?  » Nous sommes plus prudents compte tenu du contexte inflationniste et géopolitique. Cependant, nous restons confiants dans notre capacité à dégager un chiffre d’affaires 2021/2022 en légère croissance grâce aux ventes d’équipements qui restent dynamiques. »   Est-ce à dire que le nombre de bassins vendus sera en baisse cette année ? La tendance diffère-t-elle d’un pays à l’autre ?  » Nous pensions parvenir à maintenir le nombre de bassins vendus au niveau record de 2020/2021, c’est-à-dire 13000.
Cependant, la météo a été peu favorable l’été dernier, les élections et la guerre en Ukraine avec ses effets inflationnistes ont pesé sur le marché de la piscine en France et partout en Europe début 2022. Heureusement, la météo très favorable en mai a relancé la fréquentation de notre site et des concessions et nous avons observé une hausse de 39% du nombre de contacts en mai par rapport à l’année précédente. »  

Comment la rentabilité sera-t-elle impactée par les effets inflationnistes?  » Nous avons réimpacté dans nos prix de vente, en progression de 10% depuis octobre, tous les coûts de revient en valeur absolue à nos clients concessionnaires, de sorte que notre masse de marge brute est préservée. Nos charges d’exploitation devant rester maitrisées, notre résultat restera très élevé cette année. » Nouveaux produits, diversification, croissance externe…d’où pourrait venir la surprise chez Desjoyaux ?  » Notre périmètre n’a pas vocation à évoluer, comme par le passé nous restons concentrés sur nos produits exclusifs. Nous continuons d’investir pour internaliser certaines pièces afin de réintégrer de la valeur ajoutée et de moins dépendre de nos fournisseurs, chinois en particulier. En termes de produits, nous travaillons toujours à compléter la gamme en offrant des piscines enterrées d’entrée de gamme. Si notre projet de piscine en kit n’a pas abouti, nous envisageons de lancer, d’ici 18 mois, 3 à 4 modèles de petites piscines de petite dimension intégrant notre groupe de filtration traditionnel en réservant notre nouveau système aux plus grands bassins. A noter l’ouverture de trois nouveaux pays: Madagascar, Sénégal et Lybie. »

Quelles enveloppes d’investissement avec vous planifié pour les prochaines années ?  » Continuant de tabler sur une croissance annuelle de 10% dans les prochaines années, nous sommes entrés dans une phase d’investissement importante de l’ordre de 25 M€ répartis sur 2022 à 2024, contre un investissement annuel normatif de l’ordre de 7 M€. Dans une perspective d’intégration de la chaîne de valeur, 10 M€ seront investis dans une presse d’injection et 3-4 M€ dans des moules. Le reste de l’enveloppe sera consacré à des investissement immobilier : doublement de notre unité d’extrusion, nouveau centre de tri, nouveau pôle RD et nouveau réfectoire pour notre personnel et nouveau quai de chargement.  »   Le groupe détient une trésorerie nette de dettes financières très excédentaire et a doublé le dividende versé, à 9.1M€. Comment comptez-vous allouer ce capital excédentaire dans les prochaines années ?    » Nous ne prévoyons pas de verser un dividende exceptionnel : notre politique de distribution annuelle sera liée au résultat. Nous préférons accumuler des marges de manœuvre en prévision d’éventuelles années difficiles, même si nous voyons aujourd’hui le potentiel de croissance, en particulier en Allemagne et en Italie où notre réseau est encore loin d’être complet. »   Article paru sur ZONE BOURSE le 10/06/2022
Raphaël Girault