Suite de notre visite de l’entreprise Desjoyaux. La société spécialisée dans la réalisation de piscines, leader européen, installée à La Fouillouse, développe la fabrication dans ses propres usines afin de maîtriser l’ensemble de sa chaîne de production. 90 % de la fabrication est made in Loire et son dirigeant ne souhaite pas s’arrêter là.

Le fil rouge industriel des piscines Desjoyaux ? Produire en interne, sur son site de La Fouillouse, le maximum de composants. « Nous sommes à plus de 90 % du
coût de revient fabriqué dans nos propres ateliers. Cela permet de maîtriser la qualité de nos produits et d’assurer localement de l’emploi », souligne ainsi le patron de l’entreprise qui a lancé, en janvier dernier, un recrutement d’une trentaine de salariés supplémentaires.

Un centre de tri du plastique sur place Et le sujet est pensé du plus petit moule pour un bouton poussoir jusqu’aux moules de plus de 100 tonnes. Comme ces petites clavettes en plastique permettant de lier entre eux les panneaux constituant les murs des piscines. Elles sont injectées sur place et permettent de remplacer des boulons « venus de Chine ».
Autre exemple : L’entreprise va bientôt abandonner les palettes bois pour produire elle même ses propres palettes plastiques, des palettes en matière recyclée, réutilisables et consignées. Et puis, investissement important programmé dans les mois à venir : la création d’un centre de tri sur place. Une part importante des structures des piscines Desjoyaux et de ses diverses composantes (auxquelles s’ajouteront de main ses palettes) est issue de polypropylène recyclé. Celui ci est fourni par les filières de recyclage, puis broyé et extrudé à La Fouillouse.

Bientôt la fabrication de la feuille de PVC pour les liners ? Avec son centre de tri, Jean Louis Desjoyaux veut internaliser le process dès le départ. Montant de l’investissement : quatre millions d’euros, pour une économie estimée entre 500 000 et un million d’euros par an.
« La tonne de matière est passée de 450 euros la tonne à 1 200 euros la tonne. La question est économique,mais pas seulement. Nous faisions ce tri auparavant et puis nous avons abandonné il y a 5 ans, nous avons perdu un peu de notre âme. Je veux que nous revenions là-dessus et que nous redevenions maîtres de cette matière première ».
Et comme Jean-Louis Desjoyaux n’est jamais à court d’idées, il a déjà une autre idée en tête : fabriquer lui-même la feuille PVC nécessaire à la production de ses liners de piscine. Celle-ci est pour l’instant achetée à des fournisseurs. Un co-investissement, sur le site de la Fouillouse, de 14 millions d’euros avec un industriel alllemand est actuellement à l’étude.
« Cet investissement nous permettrait de produire cinq millions de mètres carrés par an, dont un million pour notre propre production de liners ». Affaire à suivre donc !   Article paru dans Le Progrès
Stéphanie Gallo Triouleyre