C’est un peu indécent d’afficher de telles croissances dans une période si difficile », souffle Jean-Louis Desjoyaux, le patron de l’entreprise ligérienne éponyme. Son chiffre d’affaires 2019/2020 (clos au 31 août 2020) s’est ainsi établi à 115 millions d’euros (soit +12,2 % par rapport à l’exercice précédent). Un record historique pour cette entreprise familiale. Son résultat opérationnel s’est, lui, affiché à 20,96 millions d’euros, soit une hausse de 45 %.

Sa capitalisation boursière s’est envolée de près de 80 % Contraint aux obligations strictes de communication financière liées à sa cotation en Bourse, Jean-Louis Desjoyaux ne peut pas donner les premiers résultats de l’exercice 2020/2021 mais annonce d’ores et déjà « une très belle croissance, à deux chiffres ». C’est le cas pour la France mais aussi pour l’Espagne, l’Italie ou encore l’Allemagne.
Cette santé insolente n’a pas échappé aux investisseurs boursiers. En 2020, sa capitalisation boursière s’est ainsi envolée de près de 80 %.  Et les chiffres devraient continuer de grimper… Alors que le cours de l’action Desjoyaux s’affichait à moins de 23 euros mi-mars, certains analystes tablaient sur 26 euros à court terme.

Réchauffement climatique, cocooning et crise sanitaire Jean-Louis Desjoyaux voit plusieurs explications à cette accélération des ventes de piscines : une tendance favorable depuis plusieurs années et la crise sanitaire. « En février 2020, avant le confinement donc, nous avions déjà noté une hausse de 20 %. Les étés sont plus chauds, la météo nous a été favorable ces dernières années et pousse les particuliers à s’équiper de piscines. D’autant que la tendance est au cocooning. Les Français considèrent désormais leur jardin comme une pièce à part entière de leur maison avec la véranda, le four à pizza, et donc… la piscine. »      

Autre explication de ce développement important en 2020 : la crise Covid, même s’il est difficile d’en mesurer l’impact exact. « L’incertitude sur l’avenir, sur les vacances, les voyages etc., a poussé les Français à s’équiper », note le dirigeant de Desjoyaux. Cette envolée des commandes a cependant généré des difficultés d’organisation. « Nous travaillons à flux tendu », souligne Jean-Louis Desjoyaux. « Nous avons actuellement une centaine d’intérimaires qui viennent renforcer nos équipes en place (380 salariés dont 210 à la Fouillouse). Nous en embaucherons une partie si cette embellie se confirme. » Depuis un mois, le planning a également été organisé en 5×8, contre 3×8 jusqu’ici, afin d’accélérer la cadence. Article paru dans Le Progrès le 23/03/2021 Journaliste : Stéphanie GALLO-TRIOULEYRE